Le
jeudi 25 septembre 2003 nous avons eu la joie de faire
la connaissance d’une Missionnaire de l’Eglise Orthodoxe
, membre de la Mission de l’Eglise
Orthodoxe
grecque au Cameroun qui a visité notre école pour nous
parler du Cameroun, de l’Afrique lointaine et
inaccessible, la Sœur Thekla.
Le Cameroun était pour nous un seul point sur
la carte mondiale jusqu’au moment la Sœur Thekla a animé
avec les superbes photos qu’elle nous a montrées ce pays
lointain de l’Afrique centrale où les enfants ne
sourient pas , où les gens meurent de la famine et des
maladies, où il n’y a pas d’écoles, où l’institution de
la famille n’existe pas, où les lépreux envahissent les
rues des villes, où Jésus Christ est encore inconnu pour
la plupart du peuple.
Nous avons posé plusieurs questions à la Sœur Thekla qui
nous répondait volontairement et elle essayait de nous
faire croire l’incroyable.
A son
regard, on pourrait discerner un chagrin profond chaque
fois qu’elle se referait aux misérables conditions de
vie des habitants du Cameroun. Ce chagrin se
transformait tout d’un coup à une flamme d’espoir quand
elle numérotait les œuvres de l’Amour qui se réalisaient
au Cameroun grâce au secours des Orthodoxes du monde
entier.
Nous entendons encore sa voix dire que « les
enfants du Cameroun ont besoin d’un euro, d’un seul euro
pour continuer à vivre. ».
Ainsi nous avons pris la
décision d’aider les enfants du Cameroun car nous
avions tous un euro de surplus dans nos poches.
L’interview de la Sœur Thekla accordée aux élèves du
gymnase de Neo Souli à Serres, en Grèce.
Sœur
Thekla, comment avez-vous pris la décision d’aller en
Afrique ?
-
Je suis née à Serres et
j’y ai passé mon enfance et mon adolescence. J’ai débuté
mon œuvre de Missionnaire de l’Eglise Orthodoxe du
monastère de Notre Dame Ipseni à Rhodes, avec
l’autorisation et les vœux du Patriarche d’Alexandrie et
de toute l’Afrique, en espérant créer un monastère
féminin au Cameroun. Les travaux ont déjà commencé et
nous espérons que la construction du Monastère de
Sainte Aikaterini sera bientôt finie et que nous
pourrons nous y installer.
Qu’est-ce que vous a poussé d’aller au monastère et de
devenir Sœur ?
-
Ce qui m’a poussé de devenir Sœur
c’est mon amour pour le monde et pour les enfants. Mon
but était toujours d’entrer en contact avec les enfants
et avec les gens en général. Comme c’est connu, Christ
nous a dit de prêcher l’Evangile dans le monde entier ,
à tous les hommes de la Terre.
Et
maintenant, en 2003, il y a encore des régions de la
Terre où l’Evangile n’est pas connu et ça n’est pas bien
sûr la faute de leurs habitants. Il y a ainsi des
enfants qui ne savent pas que Christ est venu sur Terre
pour sauver les hommes de la péché, qu’Il s’est crucifié
pour nous tous, pour chaque enfant, pour chaque home et
le troisième jour Il s’est ressuscité. Nous les
orthodoxes, nous célébrons la Résurrection de Christ
plus que sa Naissance par rapport aux Catholiques. Nous
ne nous attristons pas pour sa Mort mais nous sommes
très contents pour sa Résurrection. Alors , Dieu a
entendu mon désir d’aller prêcher l’Evangile et il a
permis que j’aille en Afrique. Au début mon objectif
était l’Inde. Mais ,vu que la route vers l’Inde a
fermé , une autre route vers l’Afrique a ouvert.
Maintenant je me trouve à l’Afrique centrale, à un état
lointain ,
le
Cameroun. Là vit et combat de toutes ses forces pour la
diffusion de l’Evangile l’Archevêque du Cameroun,
M.Dimitrios, qui est aussi le Métropolite de six autres
petits états et îles de la région.
Le
Cameroun, où se trouve-t-il exactement ?
-
Le Cameroun est situé à
l’Equateur, le climat y est tropical c’est-à –dire il
n’y a ni hiver ni été comme ici n Grèce, par contre il
fait trop chaud toute l’année. Il y a seulement une
période de pluies et une période de sécheresse
extraordinaire.
Pendant la période des pluies, il pleut tout le temps à
tel point que nos vêtements se moisissent. Au Cameroun
du nord, il y a de la sécheresse. C’est ici où vivent
les animaux sauvages. Le Cameroun du sud est tout vert.
Ici se trouve la jungle celle qu’on voit dans les films
et où vivent des centaines d’animaux étranges et jolis.
Est-ce qu’il y a des Grecs au Cameroun ?
-
Bien sûr. Il y a deux communautés
grecques, l’une à la capitale du Cameroun et l’autre à
Douala. Il y a plusieurs Grecs qui s’occupent du
commerce et des entreprises. Ils viennent souvent chez
nous pour demander notre aide à leurs multiples
problèmes (familiaux, de santé,…)
Y a –t-il
des églises orthodoxes
au Cameroun?
-
A Yaoundé et à Douala il y a
déjà deux églises bâties. Il y a quatre autres qui sont
en construction et nous espérons qu’ avec l’aide de Dieu
et l’amour des orthodoxes, amis du Cameroun, les travaux
seront bientôt finis. Les autres églises sont faites du
bois et des cannes. C’est un miracle que tant de monde
se rassemble dans ces églises.
Des cannes ? Est-ce possible que la Litourgie soit
faite dans une telle église?
-
Oui , bien sûr. Tous les
dimanches 250 personnes environ viennent à l’église pour
assister à la Litourgie et pour communier. Ils la
suivent très attentivement pendant deux heures et à la
fin ils communient. Mais c’est qui est bizarre est qu’au
Cameroun il n’y a pas le vin, le blé et l’huile pour
l’accomplissement des Saints Mystères. Les fidèles
offrent à l’église des fruits de leur région. Pour le
mystère de l’Eucharistie on apporte du vin de la Grèce
comme aussi d’autres articles ecclésiastiques. Vous ne
le croirez pas, mais on a besoin des icônes de Christ ,
de Notre Dame et d’autres Saints parce que ici les
fidèles veulent connaître le visage de Notre Dame. Comme
vous savez les Catholiques n’ont pas d’icônes comme les
nôtres qui parlent directement au cœur des fidèles. A
Serres vit et travaille un bon ami ,un fidèle très
sensible , M. Tassos Sekeroglou qui peint des icônes
pour le Cameroun , pour les enfants du Cameroun. Nous le
remercions cordialement.
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Dites- nous maintenant. Est-ce que les enfants sont
joyeux qu’ils n’ont pas beaucoup de devoirs pour l’école
?
-
Malheureusement ,mes enfants,
les enfants Du Cameroun ne sourient pas souvent. Au
Cameroun du Nord il y a de la sécheresse et ils n’ont
presque rien à manger. Là, ils mangent des graines tous
les deux jours. Ils souffrent des plusieurs maladies
depuis leur naissance. Leurs ventres sont gonflés à
cause de la mauvaise nutrition. Les gâteaux et les
bonbons leur sont inconnus. A l’orphelinat de la Mission
de l’Église Orthodoxe qui se trouve à notre petite
monastère, nous leur offrons du lait à des petites
quantités parce qu’ils ne sont pas habitués à manger.
Même les vitamines que nous leur donnons , nous les
coupons à moitié.
Qu’est-ce qu’on mange au Cameroun ?
-
On mange des fruits, des
cacahouètes, des fruits exotiques, des gros souris , des
lézards, des poissons…..
Quoi? On mange des souris et des lézards ?
-
Oui, c’est vrai. Tous les
Camerounais en ont mangé. Ils les font cuire. Il y a
aussi beaucoup de poissons. Mais comme il n’y a pas
d’électricité dans la plupart des régions, le mode de
préparation et de conservation est tout à fait différent
du nôtre.
Comment sont leurs écoles ?
-
Les écoles sont construites
des cannes et du bois. Les petits élèves ont besoin de
cahiers, de livres, de crayons pour apprendre à lire et
à écrire. Ils apprennent la langue française qui est la
langue commune de comunication des habitants du
Cameroun.
Font –ils des études dans l’enseignement supérieur ?
-
La plupart des enfants
n’en font pas. Mais notre Archevêché attribue chaque
année un certain nombre des bourses pour les jeunes qui
veulent étudier la Medicine ou la Théologie. Ces jeunes
sont souvent enfants des prêtres qui viennent en Grèce
pour étudier et ensuite rentrent chez eux pour
travailler et pour aider leurs compatriotes.
Parlez-nous maintenant de leurs maisons! Ont-ils au
moins de jolies maisons?
-
Leurs maisons, mes enfants,
sont des cavernes avec des toits en canne ou en tôle.
Imaginez ce qui se passe pendant la période des pluies,
le bruit des tôles. On risque de se rendre fou. Ces
petites maisons s’appellent Boucarou. Quant aux
lits, ça n’existent pas.
Où est-ce qu’ils se lavent? Où est-ce qu’ils cuisinent ?
-
Le manque d’eau c’est un des
plus graves problèmes du pays. Peut-être le plus grave.
Il y a des régions où il n’y a de l’eau potable qu’à 30
km. Vous devriez y voir les enfants qui portent des pots
d’eau sur leur tête parcourir des kilomètres entiers.
Ailleurs, on peut voir des personnes qui prennent leur
bain, lavent leur linge, prennent de l’eau pour leur
repas et à côté les animaux boivent de l’eau. Les
conditions sanitaires n’existent pas, c’est pour cette
raison que les maladies infestent la région et
l’espérance de vie atteint les cinquante ans.
Une
œuvre très précieux de notre Église est le création des
puits à eau potable. Opération très importante mais en
même très difficile.
Combien ça coûte la création d’un puits ?
-
De 1500 à 4000 euro.
Heureusement, il y a certains amis de Thessalonique qui
nous aident. De l’eau, il y en a, mais plusieurs mètres
de profondeur. Je voudrais aussi ajouter qu’on fait que
les puits se créent près d’une église. Immédiatement,
tout un village s’installe autour du puits et tous se
baptisent orthodoxes.
Quest. : Parlez-nous des baptêmes! Comment ça se fait,
un baptême?
-
Quatre fois par an ont lieu des
baptêmes massif. Il se peut qu’un tribu tout entier se
baptise. Nous les baptisons, nous leur donnons des
chemises blanches à porter, un croix et un cadeau.
Ensuite les prêtres de la paroisse s’occupent de leur
catéchisme.
Vous
connaissez, mes enfants ,quel est le pire pour ces
hommes-là ?
Qu’ils ne connaissent pas l’institution de la famille.
Les femmes élèvent des enfants des pères différents et
en réalité, elles les élèvent toutes seules.
Ca c’est vraiment terrible. Comment la situation
pourrait changer ?
-
L’Église Orthodoxe ,nous ,
nous commettons des mariages religieux et avec les
Saints Mystères et le catéchisme nous essayons de leur
apprendre ce qui est juste de sorte qu’ils créent des
familles chrétiennes.
et une dernière question , sœur Thekla. Avez-vous voyagé
dans le jungle?
-
Oui, bien sûr. Nous faisons des
tournées parce que là il y a des divers tribus.
Tout
est merveilleux mais très dangereux. Malheureusement il
n’y a pas de routes. Quand il pleut , les routes se
transforment en rivière.
C’est très difficile d’être dans le jungle. Imaginez
quand même, d’être au milieu du jungle et de faire face
au drapeau grec ou d’entendre le son d’une cloche!
Quelle émotion et quelle fierté !
Sœur Thekla, dites-nous comment nous pouvons aider
l’œuvre de la Mission de l’Église Grecque Orthodoxe?
-
Nous avons besoin de tout. De
votre euro, d’un euro. Vous pouvez faire un baptême,
vous pouvez envoyer des médicaments et des vitamines,
des cahiers et des crayons. Votre Amour vous conduira
ainsi que nous aiderons tous ensemble l’œuvre de
l’Église Orthodoxe pour l’expansion de l’Evangile.
Nous vous remercions de tout ce que vous nous avez
racontez. Du moment que nous avons appris pour le
Cameroun, nous ne l’oublierons jamais et nous ferons
tout notre possible pour arriver à bien votre œuvre si
précieux.
-
Moi aussi, à mon tour ,
j’aimerais vous remercier tous pour votre attention Je
vous souhaite d’être toujours sous la protection de Père
Dieu, vous et vos familles.
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